2021-10-26
Le Centre Arabe pour l’Avancement des Médias Sociaux (7amleh) a publié un nouveau rapport intitulé: «L’Agression contre les Droits Numériques des Palestiniens», expliquant et documentant les violations des droits numériques des Palestiniens, commises entre le 6 et le 9 mai, durant la récente agression israélienne contre les Palestiniens, et la réponse des sociétés propriétaires des réseaux sociaux à ces violations.
Le Vendredi 21 Mai 2021, le Centre Arabe pour l’Avancement des Médias Sociaux (7amleh) a publié un nouveau rapport intitulé: «L’Agression contre les Droits Numériques des Palestiniens», expliquant et documentant les violations des droits numériques des Palestiniens, commises entre le 6 et le 9 mai, durant la récente agression israélienne contre les Palestiniens, et la réponse des sociétés propriétaires des réseaux sociaux à ces violations. De même, le rapport confirme l’escalade de l’agression contre l’espace et le récit numériques palestiniens, et détaille les violations du contenu durant la période susmentionnée sur les différentes plateformes sociales et sites de sociétés technologiques, en plus de la propagation du discours de haine et d'incitation contre les Palestiniens et les Arabes en langue hébraïque.
En collaboration avec des entreprises partenaires, le rapport répertorie plus de 500 notifications liées aux droits numériques des Palestiniens durant cette période, ce qui avertit d’une grave augmentation de la censure du discours politique palestinien par les réseaux sociaux. En effet, depuis le 6 mai, la censure du contenu publié par les Palestiniens par les réseaux sociaux s’est intensifiée, en atteignant la suppression d’une grande partie du contenu publié par les Palestiniens sur les plateformes sociales, et la suspension, même la désactivation de comptes. Le rapport détaille ces diverses violations qui étaient essentiellement le résultat de la sensibilisation à la situation à Sheikh Jarrah, les agressions contre Jérusalem et Gaza, et les protestations et les manifestations. De plus, les réseaux sociaux n’ont pas pu fournir une explication robuste de leurs actions, alors que l’Unité Cybernétique Israélienne du ministère de Justice israélien est susceptible d'être à l'origine de ces récentes violations. En fait, pendant les dix dernières années, cette Unité a informé les réseaux sociaux de milliers de cas pareils, en dehors de toute procédure légale.
Selon le rapport, les formes de violations étaient diverses, s’étendant de la suppression de contenu, la désactivation ou la restriction de comptes, la dissimulation de hashtags, la baisse d’accès à un contenu spécifique, la suppression de contenu archivé, et la restriction d’accès. En outre, le nombre de violations par réseau social a varié: le Centre a documenté 50% des violations sur Instagram, 35% sur Facebook, 11% sur Twitter, 1% sur TikTok, alors que les dénonciateurs des violations restantes, montantes à 3%, n’ont pas fourni des informations suffisantes. Dans la majorité des cas, les sociétés propriétaires des réseaux sociaux n’ont pas précisé la cause de suppression ou de suspension. Dans les cas justifiés, les raisons présentées étaient diverses, liées aux discours de haine, violations des directives communautaires, demande de preuve d’identité, etc. Jusqu’à présent, le Centre a pu récupérer une partie de ces comptes, alors que le reste est toujours en cours de vérification.
Il convient de noter que certaines sociétés propriétaires de réseaux sociaux ont fait des annonces publiques sur la censure du discours politique palestinien, se soumettant ainsi à la pression exercée par diverses associations et militants. Cependant, les justifications se sont exclusivement concentrées sur les «problèmes techniques», et ne présentaient aucune explication suffisante du volume et des types de censure documentés pendant les années précédentes par ceux qui défendent le respect des droits numériques. Par suite, ce problème n'était pas le résultat du moment, mais plutôt la continuation et l'escalade d'un problème déjà existant.
D'autre part, au cours de la période écoulée, des groupes extrémistes israéliens se sont mobilisés et organisés dans des groupes sur WhatsApp et Telegram. En fait, leur discours séditieux et violent contre les Arabes et les Palestiniens s’est traduit tangiblement sur le terrain, tuant et blessant plusieurs Palestiniens. En dépit de tous ces évènements, les plateformes ont permis à ce discours de rester en ligne. Selon le rapport, au cours des deux dernières semaines, le Centre a documenté plus de 40 cas liés à ce discours, incitant à tuer, bruler et directement attaquer les Palestiniens et les Arabes. Le Centre a réussi à supprimer une partie de ce contenu, mais le reste existe toujours, surtout que les réseaux sociaux ne surveillent pas d’une façon efficace les discours de haine et les contenus violents ciblant les Palestiniens.
Le rapport a également documenté d'autres violations, notamment celles commises par les autorités israéliennes. Ces dernières ont surveillé et pisté des croyants priant à la mosquée d’Al-Aqsa, et leur ont envoyé des messages sur leurs téléphones, les menaçant de sanctions plus tard. En exerçant ces violations, les services de renseignement ont utilisé le système de localisation GPS pour localiser les croyants. D’autre part, le ministère israélien des Affaires Stratégiques a promeut un clip vidéo sur «YouTube», visant à justifier la féroce agression lancée par les autorités d'occupation sur la bande de Gaza. De plus, le rapport indique que «Google Maps» montrait la bande de Gaza comme une zone à faible résolution, couverte de brouillard, ce qui a entravé la capacité des groupes de défense des droits humains à documenter les cas de démolition de maisons. Le rapport documente aussi comment la plateforme «Venmo» a interdit les dons aux organisations palestiniennes.
Dans le même contexte, le Premier ministre palestinien, Muhammad Shtayyeh, en présence de la directrice du plaidoyer local au centre de 7amleh, Mona Shtayyeh, s'est entretenu le mardi 18 mai avec le chargé des affaires mondiales et de la communication de Facebook, Nick Clegg, pour discuter des mécanismes de gestion par la société, des contenus publiés par les Palestiniens ou soutenants la cause palestinienne, et de prévention contre l'incitation via cette plateforme mondiale.
Cette réunion vient à la suite d’une lettre envoyée par le Centre au Directeur General de Facebook, Mark Zuckerberg, le 17 mai, dans laquelle il lui a demandé de cesser les menaces contre l'espace numérique palestinien et la contribution à la violation de leurs droits numériques, soulignant le contenu séditieux et violent contre les Palestiniens et les Arabes sur les réseaux sociaux. De même, le Centre a mis en exergue le travail de l’Unité cybernétique israélienne qui a envoyé des dizaines de milliers de demandes aux réseaux sociaux au cours des dernières années, en dehors de toute base ou procédure légale. Dans sa lettre, 7amleh s'est concentré sur les notifications qu'il a reçues récemment concernant la suppression et la restriction de contenu et des comptes palestiniens, demandant à Facebook d’enquêter sur ces cas et de fournir des rapports plus transparents et des réponses plus claires à ceux qui ont été soumis à la censure de leur contenu ou à la restriction et l’interdiction de publication sur leurs comptes.
Il convient de noter que ces efforts ne constituent qu’une continuité du travail du Centre pour protéger les droits numériques des Palestiniens. En réalité, le Centre a intensifié ses efforts lors de l'agression israélienne pour augmenter sa capacité à recevoir, documenter, et suivre les violations des droits numériques sur les réseaux sociaux qui considèrent 7amleh comme partenaire fiable. Le but est de protéger le contenu et le récit palestiniens, en fournissant un espace numérique sûr, juste et gratuit pour tous les Palestiniens.
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